Une sacoche s’a coche

Aujourd’hui, je me suis acheté une nouvelle sacoche (comme on dit au Québec*), c’est-à-dire un sac à main. Pour la petite histoire, sachez que le zip de mon ancienne sacoche faisait défaut depuis un boutte, j’étais donc due pour un changement. Et quelle belle occasion de vous parler de ce québécisme et d’une expression à la mode ces dernières années, non?

Au Québec, la sacoche (n.f.) est un synonyme familier du sac à main.

Image par Icons8_team de Pixabay

Vous entendrez souvent les québécois utiliser les termes « sacoche » ou « sac à main » indifféremment, comme des synonymes. Mais le terme « sacoche » sonne plus familier.
Par exemple :

« As-tu vu où j’ai laissé ma sacoche? Je ne la trouve pas! »
« Wow! Méchant beau sac à main! Tu l’as acheté où? »

Dans des cas plus rares, vous pourrez entendre un 3e synonyme : la « bourse ». C’est comme ça que ma mère appelait sa sacoche / son sac à main quand j’étais jeune.

« Donne-moi les clés du char qui sont dans ma bourse« 

Sacoche = bourse = sac à main

*Il semble que le mot sacoche soit également utilisé pour le même contexte en Belgique. (Est-ce vrai? Est-ce utilisé ailleurs? N’hésitez-pas à me le faire savoir dans les commentaires!)

S’a coche (ou su’a coche)

Bon, je dois vous avouer en partant que JE DÉTESTE CETTE EXPRESSION!
S’a coche, c’est la contraction des mots « sur la coche », une expression qui veut dire « cool ». Vous pouvez entendre aussi la version « su’a coche », qui à mon avis est tout aussi laide.

S’a coche / Su’a coche = cool, à la mode ou parfait

« Toé, t’es su’a coche, bro! » (Toi, tu es cool)
« Ton gâteau était s’a coche! »
(parfait, délicieux)
« Wow, ta nouvelle sacoche est s’a coche, fille! » (vraiment belle / à la mode)

Cette expression est apparue dans le langage familier des Québécois depuis quelques années, à mon grand désarroi. J’espère qu’elle ne fera pas long feu.

En passant, je vous ai trouvé un super article de blogue qui vous explique vraiment bien l’expression « su’a coche », et comment les Québécois le prononcent.


Les expressions expliquées

  • sacoche : sac à main, généralement avec des sangles ou une bandoulière
  • zip (ou zipper, prononcé zippeur) : fermeture Éclair
  • depuis un boutte : expression qui signifie « depuis un moment »
  • québécisme : régionalisme du français parlé qu Québec
  • char : automobile, voiture
  • bourse : synonyme de sacoche (au Québec)
  • en partant : dans ce contexte, « en partant » est une expression qui signifie « tout de go »
  • ne fera pas long feu : expression qui signifie « ne durera pas longtemps »

Pourquoi ce blogue ?

Une fenêtre sur la culture québécoise

…et des trucs pour survivre aux premières années !

L’idée d’écrire pour les nouveaux arrivants (et futurs nouveaux arrivants) au Québec m’est venue il y a quelques années, quand j’habitais à Ottawa, dans la province de l’Ontario. Même si je vivais dans le même pays (à quelques kilomètres de la frontière de ma province, en plus!), j’ai senti de l’isolement. Ma famille et mes amis étaient loin. La langue parlée par la majorité à l’extérieur de chez moi n’était pas ma langue maternelle. J’étais devenue une minorité. J’étais une nouvelle arrivante… dans mon propre pays!

Je l’avoue, je me sentais un peu perdue. Je ne connaissais pas tous les codes, ni toutes les références de ma nouvelle province. Je me sentais bien seule. J’aurais aimé que quelqu’un m’accueille et prenne le temps de faciliter mon intégration à mon nouveau contexte.

De retour à Montréal, j’ai eu envie de connecter avec vous, les nouveaux arrivants. Vous avez quitté votre famille, vos amis et votre pays, dans l’espoir d’un meilleur avenir. Peut-être vous sentez-vous perdus, vous aussi, dans cette nouvelle réalité qu’est votre vie au Québec. Je vous propose donc bien humblement d’être votre fenêtre sur la culture québécoise. Ma province est riche en histoire, en culture, en expressions colorées et en bons petits plats! Il me fera plaisir d’être votre guide.

N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions sur la culture québécoise, si vous désirez qu’on vous explique une expression que vous avez entendue, ou si vous avez des suggestions de sujets que vous aimeriez que nous abordions. Je lis tous les commentaires avec grand plaisir !

Éliane

Maudit hiver!

« J’haaaaaaaaaiiiiiiiiiïs l’hiiiiiiiiver… maudit hiver! »

Cette chanson popularisée par Dominique Michel en 1979 semble trouver son écho chaque année dans le cœur de nombreux Québécois. Et cette année, l’hiver 2018-2019 nous a réservé une cuvée exceptionnelle de son fameux « cocktail météo », faisant vaciller la flamme du plus amoureux de la saison froide.

Mais voilà, vous, vous êtes maintenant arrivé au Québec. Vous viviez dans des contrées plus clémentes, « températurement » parlant, et vous rêviez de la beauté des paysages immaculés que vous aviez mis en wallpaper sur votre ordinateur en attendant le jour béni où vous emménageriez enfin au CANADA.   Et soudain, choc ! Vous réalisez que vos nouveaux compatriotes « haguïssent » (détestent profondément) la saison blanche. Êtes-vous tombés dans l’enfer blanc? Devriez-vous adopter l’attitude du grognon québécois qui pousse un grand cri de désespoir à la vue du premier flocon en novembre, avant de se terrer dans sa chaumière pour les 6 prochains mois en jurant ne pas ressortir avant juillet?

Rassurez-vous. Il y a des manières d’apprécier l’hiver québécois. Je vous partage mon secret : trouvez-vous une activité hivernale.

C’est tout simple, mais c’est si vrai.

La différence entre l’Homo hibernus et l’Homo hivernus est la capacité de ce dernier à profiter de la température basse.

Il n’y a pas de meilleur remède à l’écoeurantïte hivernale que de pratiquer un sport d’hiver. Ça nous fait voir les éléments de Dame Nature sous un autre oeil.

Il annonce 15 cm de neige ?

  • L’Amateur de ski de fond ira «farter ses skis» en sifflant.
  • Les Tripeux de raquettes vont sélectionner leur prochaine sortie sur les sentiers.
  • Le Motoneigiste vérifiera le niveau d’essence de son bolide.
  • Le Skieur alpin appellera ses amis pour voir s’ils sont disponibles pour faire une descente sur cette « belle neige fraîche ».

…et le Grognon hivernal va pester sur le fait qu’il devra encore pelleter l’entrée.

Quel Québécois voulez-vous être ?

Connaissez-vous bien le Québec ?

En ce jour de célébration de la fierté québécoise, nous vous invitons à tester votre connaissance du Québec en répondant au jeu questionnaire préparé par le Mouvement national des Québécoises et des Québécois sur la page Web de la Fête nationale.

Que vous soyez débutant ou expert, vous apprendrez sûrement de nouvelles choses  !

 

Montréal + été = la ville des rêves

Les parcs sont le point de rencontre des familles et des groupes d'amis. (photos: http://instagram.com/thata_thata)

Les parcs sont le point de rencontre des familles et des groupes d’amis. (photos: http://instagram.com/thata_thata)

Ce billet est dirigé à toi qui viens d’arriver à Montréal ou qui passe son premier été dans cette ville des merveilles.

Le journal montréalais gratuit 24 heures a préparé un cahier complet qui liste les options d’activités à faire pendant la saison la plus pleine d’énergie. (Cliquez pour voir le reportage au complet).

La plage de l'Horloge au Viex Port.

La plage de l’Horloge au Vieux-Port.

Durant l’été, on voit une Montréal fleurie, pleine de vélos dans les rues, des petites motos vintages, des festivals (gratuits et payants) partout, des plages, des couleurs, des gens souriants et du soleil jusqu’à environ 21h.

Alors rester chez vous n’est pas une option cet été. Allez dehors pour voir ce que la merveilleuse ville de Montréal vous a préparé !

 

Être fini VS avoir fini

Thais et moi avons bientôt terminé notre formation scolaire… Ça sent les (courtes) vacances !!!

Aujourd’hui, alors qu’elle mettait le point final à l’un de nos travaux d’équipe communs, Thais m’a dit :

« Je suis presque finie. « 

Ce à quoi j’ai répondu en souriant :

« Ah non, c’est vendredi soir que tu seras presque finie. Pour le moment, tu AS presque fini. »

Quelle est donc la différence fondamentale entre ÊTRE ou AVOIR fini ?

Dans le contexte de terminer une chose, un projet, on doit utiliser AVOIR FINI.

  • J’ai presque fini mon travail.
  • Tu as terminé de faire tes valises ?
  • Vous avez fini de vous chicaner?

 

Quant à l‘expression « ÊTRE FINI(E) », cela veut dire :

  • être épuisé(e)
  • avoir tellement trop d’alcool et être très saoul(e)

Photo de Luigi et Mario saoul

Photo par Marc Flores

À l’approche de la fête de la St-Jean-Baptiste et de la fin des classes, on vous rappelle que « La modération a bien meilleur goût« .

 

On ne vous oublie pas !!!

Thais et Éliane

On travaille fort !

Bonjour chers lecteurs !

Juste un petit mot pour vous dire qu’on ne vous oublie pas !

Thais et moi venons juste de passer à travers les examens finaux de notre dernière session de notre programme en média sociaux… Nous avons eu à peine le temps de souffler une petite fin de semaine que nous commençons nos 120 heures de stage…

Bref, nous avons eu beaucoup de pain sur la planche !

Mais, soyez rassurés, vous êtes toujours dans nos pensées. Nous avons plusieurs idées super legais (super cool) pour nos prochains billets. Et vous, avez-vous des suggestions de sujets pour nous ? On veut vous entendre !

À très bientôt !

Éliane et Thais

Mon premier match de hockey dans une taverne québécoise

Écrit par Javier Darío Montoya Martínez

J’ai aussi des chandails rouges, je le jure!

Mon histoire avec le hockey, comme toutes les histoires des personnes qui s’initient aux sports, est une histoire d’amour et de drame. J’habite à Montréal depuis janvier 2013, où un hiver puissant m’a souhaité la bienvenue, comme tous les hivers québécois.

Mais, qu’est-ce que je savais du hockey auparavant ? Au-delà de lire quelques nouvelles de l’équipe des Canadiens de Montréal dans le journal ou d’écouter leurs publicités à la télé, pas grand-chose. Donc, samedi dernier a été la première fois que j`ai passé le temps devant un écran en déchiffrant ce qui arrive lors d’une partie de hockey. 

Auparavant, ma timidité m’a empêchée d’aller seul dans une taverne pour découvrir le sport national des Canadiens. Heureusement, une amie Québécoise a brisé la glace et a décidé de nous donner rendez-vous (moi et un groupe de nouveaux arrivants) dans une taverne. Imaginez-nous, huit débutants, qui avant la rencontre ne savaient presque rien sur le hockey, sinon que c’est un sport d’hiver.

Ce jour-là, l’hiver était déjà terminé. Le match qui allait avoir lieu faisait partie de la ronde des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey (LNH). Un jour magnifique annonçait l’arrivée du printemps et j’ai décidé de porter pour la première fois cette année mon t-shirt préféré : brun et jaune. Mauvaise idée ! On jouait contre les Bruins de Boston et je ne le savais pas.

Dès le premier instant mes camarades ont remarque ma faute et ils étaient prompts à souligner ma culpabilité si l’on perdait. J’ai eu peur, mais heureusement pour moi est venu le premier pichet de bière (et agréablement pour tous, les verres étaient stérilisés).

En un clin d’œil, les Bruins ont compté trois buts – que j’ai insisté appeler « Gol« – (note de Lidéatrice : en fait, les Québécois disent souvent « goal », eux aussi, qui est l’emprunt francisé du mot anglais). Après le troisième but, les gens ont pensé de nouveau à mon t-shirt, mais j’ai réfléchi : « OK, on va voir si c’est ma faute« , et dans une rapide visite aux toilettes, j’ai mis mon t-shirt à l’envers.

Mon geste a été bien reçu et je pense que les dieux du hockey finalement ont eu pitié, car les Canadiens ont enfin marqué leur premier but. Mais mon t-shirt n’est pas magique, finalement on a perdu 2 – 4.

Pour voir une vidéo résumant le 5e match de la série éliminatoire Canadiens / Bruins, cliquez ici.

Le match a passé vite et avec les cris, la bière, les mouvements vertigineux de caméra et la publicité qui apparait soudainement… Parfois je me sentais perdu, mais au-delà des règles et la lutte contre le chronomètre, j’ai trouvé la passion, ce sentiment bouillant au cœur des gens, cette ferveur des sports populaires. C’est un sentiment de pays, une chose qui émerge dans des rues des quartiers et qui s’étend à tous les aspects de la vie en se transformant en un trait identitaire.

139 ans après la première partie de hockey organisé par James Creighton à Montréal, j`ai retourné chez moi avec une question dans la tête, la même question que j’ai trouvée ensuite dans un livre : comment un sport né sur des étangs gelés peut-il ainsi enflammer les cœurs d’une contrée aussi froide ?[1]

Go Habs go !

Le but de Max Pacioretty lors du premier match de la série éliminatoire.


Pour en savoir plus sur le hockey : 

[1]McKinley, Michael. Un toit pour le hockey. Du sport au spectacle, un siècle d`histoire 1875-1972. Édition Hurtbise. Montréal, 2001. 15

Ma première fois à l’urgence

L'ambulance de Montréal en1920. (Photo: commons.wikimedia.org)

L’ambulance de Montréal en 1920. (Photo: commons.wikimedia.org)

C’était un mardi pluvieux… Quand je me suis réveillée, je me suis rendu compte que mon œil droit ne s’ouvrait pas.

Effrayée, je me suis rendu à une clinique sans rendez-vous et après environ une heure et demie d’attente, la femme médecin m’a dit que j’avais un orgelet irrité et probablement une glande enflammée sous de la paupière, ce qui pourrait avoir causé tout ce gonflement.

Donc, elle m’a donné une prescription d’antibiotiques et m’a conseillé d’aller directement à lurgence de l’hôpital pour qu’un ophtalmologiste puisse drainer l’inflammation.

Il était environ midi et j’ai décidé de prendre une collation. Ce fut la meilleure décision de la journée.

Il était environ 13h30 quand je suis arrivée à l’urgence de l’hôpital de mon quartier. La première étape fut de passer à la réception pour enregistrer mon nom et mon problème, pour après passer au triage et finalement voir le médecin.

Pendant l’enregistrement, la préposée à l’accueil m’a demandé si je ne préférais pas aller à l’ophtalmologie demander un rendez-vous au lieu de passer à l’urgence. J’étais pressée de régler le problème (rien d’anormal…) et comme le rendez-vous pouvait prendre des semaines, j’ai décidé de rester à l’urgence. Avec un regard de réprobation, elle a complété ma fiche.

Deux heures et demie après (genre), j’ai passé au triage. L’infirmière a pris ma pression, ma température et a fait quelques annotations sur mon dossier par rapport à mon pauvre œil.

Les heures passaient, des gens arrivaient et sortaient de l’urgence. Quelques-uns s’énervaient, d’autres dormaient sur la chaise noire sans aucun confort.

J’ai arrêté de regarder l’heure, en essayant de ne pas me fâcher comme les autres le faisaient. Cinq heures avaient passées et j’avais manqué mon cours…

Il faisait maintenant nuit. Mon nom n’était jamais appelé. Les employés se refusaient à me donner quelque information que ce soit. Je comprends que le climat est tendu dans un hôpital, mais je voulais vraiment savoir s’il valait la peine de continuer à attendre. Je ne savais même pas s’il y avait un ophtalmologiste à l’urgence.

« Vous devez attendre comme tous les autres, je ne peux faire rien pour vous. C’était votre décision de ne pas prendre rendez-vous avec un spécialiste, madame ». Ce sont les seuls mots que l’infirmière m’a donnés après plus de cinq heures d’attente.

Quelques heures ont passées et là, cela faisait déjà plus de sept heures que j’attendais pour voir un médecin. Mon œil était tellement irrité et je n’avais pas vraiment envie de passer toute la nuit dans cet endroit.

Soudain, j’ai eu faim. En cherchant quelque chose à manger dans mon sac, j’ai trouvé la prescription d’antibiotiques que j’avais même oubliée.

À ce moment, j’ai décidé de m’en aller chercher les médicaments et de finalement rentrer chez moi. J’avais faim, j’avais froid et ma capacité d’autocontrôle était vraiment au point de finir…

« Je voudrais savoir si j’ai besoin d’av… ». J’étais en train de demander si je devais avertir quelqu’un que j’allais quitter et l’infirmière a tout simplement fermé la porte sans même attendre que je finisse ma phrase (!!!).

Complètement frustrée de cette expérience, je suis allée à la pharmacie chercher les médicaments et après une longue journée, j’étais finalement chez moi.

En plus, la pharmacienne m’a dit que je devrais plutôt aller voir un optométriste parce qu’il aurait certainement pu m’aider. Ce type de médecin travaille dans les lunetteries et aller le voir coûte au moins 50$…

Je ne connais pas les autres hôpitaux, ni même les conditions de travail de ces employés. Je sais que normalement, quand tu te rends à l’urgence, c’est parce qu’il y a un problème qui devrait être réglé avec urgence.

Voici le "selfie" de cette journée: fatiguée et frustrée.

Voici le « selfie » de cette journée : fatiguée et frustrée.

Mes conseils :

  • Si possible, mangez bien avant d’aller à l’urgence. Apportez aussi des collations parce que l’attente sera probablement très longue ;
  • Allez à l’urgence en dernier cas. «L’urgence fonctionne bien seulement pour les cas d’urgence » dixit mon amie Lidéatrice ;
  • Livres, écouteurs, chargeur de cellulaire, etc. peuvent aider à passer le temps plus vite ;
  • Il faut porter attention aux noms appelés pour ne pas perdre la position d’attente, surtout si ce n’est pas un nom/prénom commun pour les québécois (comme Thais, par exemple) ;